ALFRED NŒL
Alfred Nœl a reçu un doctorat en mathématiques en 1997 de la Northeastern University, une institution américaine d’enseignement supérieur située à Boston, dans le Massachusetts. Il est actuellement professeur de mathématiques et directeur de département à l’Université du Massachusetts à Boston (UMASS). Avant d’y débuter sa carrière universitaire en 1998, le docteur Nœl a travaillé dans l’industrie de 1987 à 1994, comme ingénieur logiciel. De 1984 à 1998, il a également été chargé de cours en mathématique, biostatistique et informatique à Northeastern University. Ses principales contributions sont dans la théorie des représentations des groupes de Lie. Il a été membre du corps professoral du Massachusetts Institute of Technology (MIT) pendant plusieurs années et, en 2006, a passé un semestre à titre de chercheur invité à l’Université Harvard. Il a été le directeur du Centre de Recherche en Mathématiques du GRAHN (ISTEAH-CRM) et est actuellement professeur affilié à l’Institut des Sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH). En 1996, lui et d’autres collègues de la région de Boston ont fondé la Société Haïtienne des Sciences (HSS, de son sigle anglais).
Avec une main sur le cœur pour signifier leur placide conviction, au nom d’une prétendue culture laïque et méritocratique, les égrillards jacobins, après plus de deux siècles, sont parvenus à nous maintenir le nez dans une assiette vide en prêchant sans cesse l’arrivée d’un mets succulent. Mais que voulez-vous, l’espoir fait tourner le monde ; je ne sais pas si vraiment il fait vivre car j’en connais un certain nombre de contre-exemples. Pour aller vite, on peut respectueusement et respectivement cataloguer les corps gonflés d’eau salée engloutissant les rêves fantasmatiques de nos malheureux concitoyens échoués sur les plages de la Floride en quête d’un eldorado illusoire, une sorte de pierre philosophale. Prenez garde aux débordements de l’attente lointaine ! Je cite Clémenceau : « le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier. »
Bien sûr, vous pouvez toujours argumenter que ces infortunés ont vécu dans leur volonté de puissance, ihr Wille zur Macht, jusqu’à la dernière gorgée, à quoi je réplique : « foutaise philosophique ! » Vivre c’est avant tout être et rester vivant. De votre trou sordide sur votre tiers d’île indomptable aux arêtes vives, prendriez-vous leur place ? J’en doute sincèrement. Ici, il faut, comme nous le conseille le jeune Camus poitrinaire, « être simpliste. »
Si nous ne pratiquons pas des vertus de fraternité, d’humanité et de bienveillance, si nous n’arrivons pas à vaincre l’indifférence contagieuse qui nous bouscule vers d’autres horizons physiques, philosophiques ou spirituels, si nous nous éloignons de notre droit chemin et si enfin nous négligeons d’accomplir notre tâche transformatrice, il faut savoir, camarades, qu’un déterminisme irréfutable s’imposera : l’anéantissement technologique de notre espèce ! Le film est déjà commencé …
Alfred Gérard Nœl est Professeur et dirige le département de mathématiques à l’université de Massachusetts Boston.
Bien sûr, vous pouvez toujours argumenter que ces infortunés ont vécu dans leur volonté de puissance, ihr Wille zur Macht, jusqu’à la dernière gorgée, à quoi je réplique : « foutaise philosophique ! » Vivre c’est avant tout être et rester vivant. De votre trou sordide sur votre tiers d’île indomptable aux arêtes vives, prendriez-vous leur place ? J’en doute sincèrement. Ici, il faut, comme nous le conseille le jeune Camus poitrinaire, « être simpliste. »
Si nous ne pratiquons pas des vertus de fraternité, d’humanité et de bienveillance, si nous n’arrivons pas à vaincre l’indifférence contagieuse qui nous bouscule vers d’autres horizons physiques, philosophiques ou spirituels, si nous nous éloignons de notre droit chemin et si enfin nous négligeons d’accomplir notre tâche transformatrice, il faut savoir, camarades, qu’un déterminisme irréfutable s’imposera : l’anéantissement technologique de notre espèce ! Le film est déjà commencé …
Alfred Gérard Nœl est Professeur et dirige le département de mathématiques à l’université de Massachusetts Boston.
Prix: $20
Cette défaillance existentielle, souvent vécue dans la solitude du cœur, se lit dans les vers fatigués du poète dont la muse, longtemps souffrante et pardonnante, vient de s’éteindre dans le lit d’un autre. Elle crie à la troisième et à la dernière mesure de l’Adieu Foulard de Frantz Casséus qui, dans la révolte la plus pure, l’aura éclatée sur les notes d’un petit chef-d’œuvre de la musique classique haïtienne, Nan Guinin-Yanvalloux. Elle surprend l’artiste mathématicien, rentré une fois de plus dans l'équivoque, chevauchant les courbes hostiles d’un univers froid, à la fin d’une découverte profonde. Elle s’inscrit dans la courbure du dos du feu Lesage Clotaire, mon second père, après avoir été emprisonné pour avoir troublé la sieste du colonel Cochon avec son klaxon. Elle enveloppe la chétive Louisette sur la route du retour portant entre ses bras la progéniture d’un Monsieur de la ville. Mais, mais, je ne l’ai jamais vue dans les yeux de Vilicia, de Willy, de Mangous ou d’autres crucifiés absorbés par leur lente agonie, les vrais philosophes de l’absurde. Je sais qu’elle est absente chez le suicidé au moment du saut ou du claquement du revolver. Elle n’atteint pas les saints.