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http://parolenarchipel.com/2014/12/18/le-droit-a-la-langue-maternelle-retour-sur-les-langues-denseignement-en-haiti/
Par Robert Berrouët-Oriol Linguiste-terminologue COMPRENDRE QUE LE KREYÒL EST UNE LANGUE NATURELLE COMME TOUTES LES LANGUES NATURELLES (1ÈRE PARTIE)12/18/2014 Dr. Hugues Saint-Fort
New York, Septembre 2014 http://parolenarchipel.com/2014/11/13/comprendre-que-le-kreyol-est-une-langue-naturelle-comme-toutes-les-langues-naturelles-1ere-partie/ Livres en folie
« Zoune chez sa ninnaine » de Justin Lhérisson Le Nouvelliste | Publié le : 30 mai 2014 Justin Lhérisson (1873-1907) est un auteur assez original. Pour deux raisons particulières. Primo, pour les thématiques abordées dans ses œuvres et, secundo, pour la technique de composition de ses textes. On pourrait aussi ajouter pour sa façon de traiter des sujets sérieux sans pour autant tomber dans la banalité. En témoignent les deux audiences qu’il nous a laissées : « La famille des Pitite-Caille » et « Zoune chez sa ninnaine ». En effet, le dernier récit de Lhérisson, « Zoune chez sa ninnaine », publié pour la première fois en 1906 et repris en 2013 par Jebca Éditions, est une œuvre qui met en relief les travers de la société haïtienne de l’époque de l’auteur. Des mœurs de chez nous. Le récit porte sur la domesticité. Un phénomène qui, jusqu’à présent, ronge la société haïtienne du XXIe siècle. Autrement dit, « Zoune chez sa ninnaine » est un livre qui a marqué le temps. C’est un livre d’actualité et non d’époque. L’histoire nous est rapportée par Golimin, l’homme le plus expérimenté de la République. Elle se passe en 1818. Nous sommes sous le règne de Jean-Pierre Boyer. L’époque des baïonnettes, dit Justin Lhérisson. Zoune, de son vrai nom Zétrenne, est confiée à sa marraine, madame Florida Boyotte, pour échapper à la misère qui frappe la localité de « Pays Pourri », son lieu d’origine. Une zone très reculée de la commune de la Croix-des-Bouquets. Elle n’a que 10 ans à son arrivée en ville. À 16 ans, la voilà devenue une jeune femme qui attire les regards. Elle est convoitée par tous les hommes de son quartier; y compris le colonel Cadet Jacques, l’homme de sa marraine. Celui-ci est incapable de résister à ses charmes. Après l’avoir harcelée et agressée en maintes occasions, il a essayé de la violer. Prise de panique et d’une crise de jalousie, madame Boyotte expulse sa filleule de chez elle. Zoune chez sa ninnaine est un récit plein d’humour et de sérieux. Ironique aussi. Si Justin Lhérisson utilise le rire comme l'a fait Molière trois siècles avant lui, ce n'est que pour porter le lecteur à réfléchir et à corriger ses moeurs. Justin Lhérisson, Zoune chez sa ninnaine, Jebca Éditions, 2013, 154 pages. Mirline PIERRE / [email protected] Diaspora : Enjeux et débats » de Frantz Jean-Baptiste Le Nouvelliste | Publié le : 28 août 2014 La Diaspora : Enjeux et débats demeure à ce jour l’ouvrage le plus complet qui aborde avec force la question de l’expatriation de nos compatriotes. Truffé de commentaires, d’analyses et de témoignages percutants, le livre est une réflexion personnelle, critique et éclairée sur la diaspora et sa relation avec Haïti. Juriste de formation, ancien directeur de la revue Diaforama, documentaliste à la radio, consultant en relations internationales, professeur à la Sharon School dans l’État de Massachusetts, Frantz Jean –Baptiste, l’auteur du livre : « J’accuse » paru l’année dernière et qui a été salué par ses pairs, a résidé tout d’ abord en France puis aux États-Unis, il y a déjà trois décennies. Penseur fin, réaliste et pénétrant, il soulève dans ses ouvrages des questions à caractère politique et social tout en laissant apparaître au fil des pages ses idées, ses réflexions, ses indignations. Lesquelles sont renforcées par son humanisme et ses profondes convictions. « Diaspora : Enjeux et débats », cet essai de 444 pages, imprimé aux Éditions Jebca aux États-Unis d’Amérique, permet à l’auteur de retourner sur les rives du passé pour analyser les circonstances qui ont incité les Haïtiens à fuir leur pays d’origine. Il suit ensuite leur intégration, leur évolution et tente de suggérer des alternatives pratiques pour l’avenir. Divisé en 23 chapitres les uns plus didactiques que les autres, l’œuvre esquisse également un profil succinct de quelques célébrités de la diaspora haïtienne et propose en même temps une définition des thèmes techniques et acronyques que le lecteur peut rencontrer tout au long de la lecture. « Haïti et sa diaspora » , « L’apport de la diaspora et son devoir d’ingérence patriotique en Haïti », « Pays d’ accueil et nouvelles générations », « La problématique enfants parents dans la diaspora », « Pour l’affirmation d’Haïti et de sa diaspora », « Entre la citoyenneté et la nationalité », « Une confusion introduite par l’amendement de la Constitution de 1987 », « La diaspora haïtienne entre conviction et réalité », « Principales causes de l’exode des populations du Sud vers le Nord et Tentatives de contrôle des flux migratoires », etc. sont autant de sujets instructifs qui visent à donner une explication juste et nette sur la diaspora haïtienne. La diaspora haïtienne : une main fraternelle Selon Mario Malivert, son préfacier, « Diaspora : Enjeux et débats » a été écrit pour les élus de la nation haïtienne, particulièrement ceux qui voient dans la diaspora, non pas une menace à leur survie, mais une main fraternelle tendue, un rameau d’olivier qu’ils doivent saisir pour sortir Haïti du marasme économique et politique. À ce titre, il croit que les populations chassées de leur pays peuvent, au-delà des frontières, jouer un grand rôle dans le développement à tous les points de vue en faveur de leur terre natale. Selon l’auteur, il faut une intégration réelle de la diaspora haïtienne pour une Haïti régénérée et prospère. « Qu’importe si la diaspora manifeste certains intérêts pour la République d’Haïti parce qu’elle se sent coupable de garder le silence dans un contexte où le pays se trouve ridiculisé à bien des égards? Mais il n’y a pas que ça, elle veut aussi s’impliquer. À chaque fois qu’elle tente d’affirmer cette volonté, on brandit la question de la nationalité comme une muselière pour la rendre inopérante dans sa prétention » (P 256). Toujours selon Frantz Jean- Baptiste, les Haïtiens seraient au nombre de 2,5 à 3 millions, soit environ 30 % de la population haïtienne à vivre à l’extérieur. Fort de cette constatation, il se demande, à la page 95 : « Quel regard porter sur cette population extérieure ? » « Faut-il l’ignorer ou la prendre en compte ? » Il croit, toutefois, que même au-delà de la distance, nous devons continuer à entretenir des liens affectifs, culturels, économiques et politiques. Voilà pourquoi, tout au long du livre richement documenté, Frantz Jean-Baptiste s’évertue à montrer le rôle des diasporas dans les relations entre États, entre pays d’origine et pays d’accueil. Il a expliqué que la diaspora est une réalité sociologique. Il en a repéré, à cet effet, les paramètres et les processus qui la définissent. Partant de la définition du terme diaspora qui désigne la dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple, il réaffirme que la diaspora haïtienne représente un potentiel énorme pour le pays d’accueil et notre pays, et ne peut continuer à évoluer en dehors d’une structure collective et authentiquement circonscrite. Car, à bien des égards, la diaspora haïtienne représente un trésor inestimable pour notre nation fondée sur la place d’armes des Gonaïves le 1er janvier 1804. Dans cette perspective, il plaide pour l’intégration de tous les fils de Dessalines dans les affaires de la cité. Ce sont des hommes et des femmes, selon l’auteur, et non des circonstances, qui doivent prendre en charge leurs destins communs (P 29). La Diaspora : Enjeux et débats est un ouvrage d’une grande utilité. En le lisant, le lecteur est appelé à formuler ses propres interrogations. Il comprendra cependant que la diaspora haïtienne constitue une richesse pour Haïti comme l’a signalé François Guillaume II, ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, qui souligne que son ministère est une porte ouverte permettant à cette diaspora de participer à l’ épanouissement de notre terre natale par le développement des technologies de l’ information, la prestation de sécurité alimentaire, l’enseignement, les soins de santé et la mise en œuvre de politiques environnementales adéquates. Ce livre exposé dans les présentoirs de nos librairies est à lire. Absolument. Schultz Laurent Junior |
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